Pollution plastique :
pourquoi faut-il agir
dans les territoires ?
Tout le monde a désormais conscience du problème de la pollution plastique des océans. 80 % des déchets plastiques retrouvés en mer viennent des terres. Les microplastiques sont aujourd’hui dispersés partout dans l’océan, notamment via les fleuves et les bassins versants. Sans pour autant perdre de vue l’indispensable action aux niveaux national et international, les solutions locales constituent une échelle importante de la transition.
Quelques chiffres-clés
8 millions de tonnes de plastique seraient rejetées dans l’océan mondial chaque année. Cela représente environ un camion-benne par minute (étude Jambeck et al. – 2015). Si rien n’est mis en œuvre, ce nombre passera à deux par minute, d’ici à 2030, et à quatre par minute, d’ici à 2050.
5 000 milliards de morceaux de plastiques flottent à la surface de nos océans. Plus de 90 % sont à l’état de microplastiques (Eriksen et coll. – 2014).
L’Europe serait le deuxième pollueur avec 600 000 tonnes de déchets / an après l’Asie (la Chine déverse à elle seule 2,8 millions de tonnes / an).
Un tiers du plastique utilisé en France est dédié à l’emballage ; près de 60 % de ce plastique se retrouve dans la nature et les cours d’eau (Pacte National sur les emballages plastiques – 2019).
De la terre, vers la mer…
Il faut encore mieux comprendre comment ce plastique arrive dans l’Océan et sous quelle forme en poursuivant le travail scientifique. Il faut aussi agir au bon niveau, avec des solutions multiples et complémentaires.
Des premiers résultats issus de la Mission Microplastiques 2019* de la Fondation Tara Océan et des scientifiques, un constat sonne comme une évidence : pour préserver l’Océan, écosystème majeur de notre équilibre planétaire, il est urgent de soutenir une gestion plus ambitieuse et durable des territoires de la terre vers la mer, via les fleuves.
* qui a récolté 2 700 échantillons en 6 mois et sur 9 grands fleuves européens : Tamise, Elbe, Rhin, Seine, Èbre, Rhône, Tibre, Garonne, Loire.
Plage de La Haye, sur le Rhin. Photographie Samuel Bollendorff / Fondation Tara Océan.
Les premières observations
Les microplastiques sont omniprésents dans les fleuves : 100 % des prélèvements d’eau effectués dans les 9 fleuves européens contenaient des microplastiques (inférieurs à 5 mm).
La majorité des plastiques collectés dans les fleuves sont déjà sous forme de microplastiques : la fragmentation a donc lieu bien en amont des océans dans les fleuves et leurs bassins. C’est un flux peu visible de pollution qui s’écoule vers la mer.
Les microplastiques sont des « éponges à polluants » à la toxicité significative : charriées vers l’océan, les particules plastiques vont accumuler à leur surface des polluants présents dans les fleuves et impacter la biodiversité.